8 entreprises de construction et d’installation sur 10 ont des difficultés à trouver de nouveaux collaborateurs
Actuellement, le secteur belge de la construction et de l’installation compte 14 000 postes vacants. Les chiffres ci-dessous montrent clairement que le secteur de la construction se trouve face à un problème structurel. Cela fait déjà longtemps que le secteur rencontre des difficultés pour trouver du personnel.
Trouver du personnel est problématique pour 29 % des entreprises de construction et d’installation et très problématique pour 51 % d’entre elles. Seulement 4 % des entreprises ne rencontrent pas de difficultés à ce sujet. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par Embuild à laquelle 200 entreprises du secteur ont participé. Selon cette enquête, 37 % des entreprises recherchent des ouvriers du bâtiment, 19 % des chefs de chantier, 11 % des profils élevés dans le domaine de la construction (calculateur, dessinateur, planificateur, responsable de la logistique,…), 7 % des ouvriers du bâtiment pour des projets de rénovation énergétique et 5 % des profils pour l’utilisation de nouvelles technologies (ingénieur BIM, spécialiste 3D, pilote drone, etc.) dans la construction. Le secteur est en pleine transition. La technologie y occupe une place de plus en plus importante, ce qui se ressent dans les profils recherchés.
Dans un premier temps, les entreprises de construction et d’installation tentent de remédier à ce manque de personnel en travaillant avec des sociétés sous-traitantes belges (24 %) ou étrangères (20 %). 21 % des entreprises limitent leurs offres, car elles ne pourront pas réaliser le travail à cause de la pénurie de collaborateurs et 17 % commencent leurs chantiers en retard. « Si elles disposaient de davantage de main-d’œuvre, cela ne se produirait pas. En d’autres termes, en raison de la pénurie sur le marché du travail, les travaux de construction ne sont pas effectués ou le sont avec du retard », déclare Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild.
La fédération de la construction souhaite par conséquent faire en sorte que plus de jeunes se tournent vers le secteur. Le nombre d’élèves qui suivent un enseignement construction à temps plein dans les deuxième et troisième degrés du secondaire a diminué de 12 % entre l’année scolaire 2016-2017 et l’année scolaire 2021-2022. « C’est pourquoi nous devons davantage mettre en avant les atouts de la construction : c’est un métier varié qui est de plus en plus technologique, de plus en plus propre et de moins en moins pénible. En outre, les ouvriers dans la construction sont les deuxièmes ouvriers les mieux payés après ceux du secteur chimique et ils bénéficient de nombreux avantages sociaux », ajoute le président d’Embuild.
En ce moment, en collaboration avec l’ensemble des partenaires sociaux du secteur, Embuild mène une campagne d’image qui s’étendra sur dix ans afin de moderniser l’image de la construction. Avec cette campagne intitulée « Nous construisons demain », le secteur vise expressément les jeunes. Nous serons par exemple présents cet été lors de plusieurs festivals (Couleur Café, Les Ardentes, Suikerrock, etc.). Embuild Wallonie, Embuild.Brussels et Embuild Vlaanderen mènent également des campagnes de recrutement. Afin de remédier au manque de personnel, la construction mise d’ailleurs davantage sur l’automatisation et la numérisation, deux processus entraînant une augmentation de la productivité et du nombre de chantiers de construction pouvant être réalisés à l’aide de la main-d’œuvre disponible.
Selon Embuild, les pouvoirs publics ont eux aussi un rôle important à jouer. Toute personne qui peut travailler doit être vivement encouragée à le faire. Des actions sont déjà entreprises en ce sens, mais d’après Embuild, elles ne sont pas suffisantes. Il est en effet inacceptable que beaucoup de secteurs, dont la construction, doivent faire face à une grave pénurie de personnel, alors que nous disposons d’un réservoir de talents disponibles à peine exploité. L’activation, la formation et le redéveloppement doivent être placés au centre de la politique d’emploi. Dans ce cadre, les entreprises de construction font beaucoup d’efforts ; il est important que les pouvoirs publics encouragent les personnes inactives à travailler.