Compte tenu de leur importance, le stockage, la gestion, la protection, l’accessibilité et la mise à jour de ces données deviennent des questions cruciales, notamment en ce qui concerne la relation entre, d’une part, l’entreprise de construction et, de l’autre, les fournisseurs d’outils, de services et d’infrastructures numériques. La transformation numérique de l’écosystème de la construction doit permettre le partage efficace des données, mais également la protection de celles-ci.
Un cadre politique, législatif et financier approprié doit encadrer cette relation en impliquant chaque acteur de la chaîne de valeur afin d’assurer la protection des entreprises et de garantir des conditions de concurrence saines.
Plus concrètement, l’Union européenne doit garantir sa souveraineté numérique par rapport aux pays tiers et se doter d’une capacité de maitriser son destin dans ce domaine. En effet, un nombre croissant de fournisseurs de logiciels sont rachetés par des entreprises en provenance de pays tiers mettant à mal la marge de manœuvre de l’Union européenne en matière de propriété et de protection des données. Concrètement, une fois que les informations sont stockées sur un serveur situé dans un pays tiers, les entreprises européennes ne possèdent plus aucune garantie quant au respect de la propriété des données.
Parallèlement, la Commission européenne doit protéger efficacement les entreprises européennes contre les abus de positions dominantes exercés par certains fournisseurs de logiciels et services. Ces infractions au droit de la concurrence se font au détriment des entreprises de construction qui se voient contraintes d’accepter des accords qui ne leurs sont pas favorables. A titre d’exemple, certaines entreprises sont victimes des changements incessants des conditions contractuelles entrainant des augmentations des coûts, mais également des restrictions géographiques ne leur permettant pas d’utiliser des logiciels coûteux dans certains pays.
Enfin, le respect du principe de neutralité en matière d’utilisation du BIM dans les marchés publics doit être garanti. En théorie, la directive sur les marchés publiques prévoit ce principe de neutralité. Cependant, en pratique, certains pouvoirs adjudicateurs imposent l’utilisation d’un logiciel BIM en particulier, engendrant des coûts supplémentaires pour l’entreprise.
Concrètement, comment y arriver ? Voici les trois propositions d’Embuild afin de renforcer la gouvernance numérique européenne :
- Protéger les entreprises de construction face à l’abus de position dominante des fournisseurs de logiciels.
- Créer un cloud européen permettant le stockage des données par des serveurs européens, selon la législation européenne.
- Veiller à ce que les pouvoirs adjudicateurs ne puissent pas contraindre la passation du marché à l’utilisation d’un logiciel BIM spécifique.