De bonnes perspectives pour la construction en 2022, 2023 et 2024 grâce aux fonds de relance européens et à la reconstruction après les inondations
La construction en général devrait connaître une croissance de 2,6 % cette année, selon une étude de la Confédération Construction. En 2023 (+2,3 %) et en 2024 (+2,2 %), le secteur devrait également connaître une belle croissance, en adéquation avec la relance économique. Ce sont surtout les secteurs de la rénovation et du génie civil qui obtiennent les meilleurs résultats. Par contre, le secteur des nouvelles constructions connaît quelques difficultés. « Malgré les problèmes liés à la forte augmentation des prix des matériaux et à la pénurie de main-d’œuvre, les perspectives restent plutôt bonnes », affirme Niko Demeester, Administrateur délégué de la Confédération Construction. Les principaux responsables ? L’argent destiné à la relance européenne et à la reconstruction après les inondations de juillet 2021 en Wallonie.
Malgré les effets de la guerre en Ukraine sur l’économie belge, celle-ci conserve, pour le moment, de bonnes perspectives de croissance (+2 %). C'est également le cas pour le secteur de la construction, qui semble suivre la croissance économique dans notre pays, malgré les problèmes liés à la forte augmentation des prix des matériaux (le prix total de la construction devrait augmenter de 10 % en 2022), à l'allongement des délais de livraison et aux pénuries de main-d'œuvre. Le secteur de la construction devrait afficher des taux de croissance de plus de 2 % en 2022 et ce serait, espérons-le, également le cas dans les années à venir.
Plusieurs facteurs externes sont à épingler pour expliquer la bonne santé apparente du secteur de la construction. Par exemple, les plans de relance prévoient des travaux de construction d'une valeur de 5,2 milliards pour la période 2021-2026, dont la majeure partie sera dépensée en 2023, 2024 et 2025. La reconstruction après les inondations en Wallonie est également estimée à 2,6 milliards pour la construction et cette somme vient s'ajouter aux plans de relance. Les sommes les plus importantes seront dépensées en 2022, 2023 et 2024. L'acquisition d'un nouveau logement ou d'un logement à rénover est rendue plus difficile par l'augmentation des prix et la hausse des taux d’intérêt. L’accessibilité au logement (ou la non-accessibilité) demeure donc un risque important pour les années à venir.
Niko Demeester, CEO de la Confédération Construction : « Les prix élevés de l'énergie possèdent un avantage : les gens recherchent à juste titre des sources d'énergie alternatives qui n'affectent pas autant leur porte-monnaie, comme les panneaux solaires, les pompes à chaleur et une isolation supplémentaire. C'est non seulement bon pour le climat (moins de consommation de combustibles fossiles), mais aussi pour le secteur de la construction, qui reçoit ainsi des commandes supplémentaires. Le nombre de rénovations doit être multiplié par trois ou quatre afin d'atteindre les objectifs climatiques en 2050. Aujourd'hui, 85 % des logements ne répondent pas aux normes énergétiques. Nous aurons besoin de plusieurs mesures, avec des primes et des incitations fiscales, ainsi que des politiques qui encouragent la rénovation énergétique. »
Nos infrastructures publiques devront aussi être largement rénovées. Nos écoles, hôpitaux, maisons de repos, autoroutes, nos voies navigables, nos chemins de fer, etc. sont, pour un grand nombre, très obsolètes et limitent notre croissance. « Les investissements publics, qui représentent aujourd'hui en moyenne 2,5 % du PIB, devraient donc doubler d'ici à 2030. L'UE a débloqué beaucoup d'argent dans ce sens ; il appartient maintenant aux autorités locales, régionales et fédérales d'investir cet argent rapidement et intelligemment dans les infrastructures de toutes sortes », insiste Niko Demeester.