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Plus de 16 000 postes vacants dans la construction : 9 entreprises sur 10 éprouvent des difficultés pour trouver de la main-d'œuvre

Gevarieerde groep van 5 bouwprofessionals met fluohesjes.

Crise ou pas, nous comptons actuellement 16 224 postes vacants dans le secteur de la construction et de l’installation, dans toute la Belgique. 69 % des entreprises du secteur sont actuellement à la recherche d’un ou plusieurs collaborateurs. 91 % des entreprises qui veulent recruter, qualifient leur recherche de nouveaux travailleurs de « problématique », selon une enquête d’Embuild à laquelle 233 entreprises du secteur ont participé. « Raison pour laquelle nous nous réjouissons que le nouveau gouvernement fédéral ait introduit de nouveau la période d’essai de 6 mois et ait limité les allocations de chômage à deux ans. Nous attendons à ce que ces mesures aient un impact positif sur l’emploi dans notre secteur », assure Niko Demeester, CEO d’Embuild. « De plus, en tant que secteur, nous devons insister beaucoup plus sur le fait que nous innovons et investissons massivement dans la formation, même pour ceux qui n'ont aucune expérience. »

Le taux de vacance dans la construction, qui montre le nombre de postes vacants par rapport au nombre total d’emploi dans le secteur, est le plus élevé parmi tous les secteurs, avec 6,83 %, selon les chiffres de Statbel. Notre secteur est donc grandement en quête de travailleurs. Au total, nous comptons actuellement 16 224 offres d’emploi dans le secteur de la construction et de l’installation en Belgique. Parmi toutes les entreprises de construction et d’installation qui cherchent à renforcer ou remplacer leur personnel, neuf sur dix qualifient cette recherche de problématique. En gros, il y a peu, voire pas, de candidats.  

Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild, assure : « Nous ne pouvons que nous réjouir que le gouvernement Arizona ait réintroduit la période d’essai de 6 mois. Elle permet aux travailleurs de s’essayer au secteur de la construction et de l’installation et de voir si le secteur est bien fait pour eux. C’est ensuite à nos entreprises de faire valoir nos atouts, comme un bon salaire et un travail varié, pour convaincre les nouveaux entrants de l’attractivité de notre secteur. » 

En outre, notre pays compte beaucoup d’inactifs qui pourraient parfaitement s’intégrer sur le marché du travail et dans notre secteur. Dans ce sens, on peut aussi se réjouir que les allocations de chômage soient limitées à deux ans. Cela conduira davantage de chercheurs d’emploi à franchir le pas pour réintégrer le marché du travail. De plus, il est également important que les agences pour l'emploi se concentrent encore davantage sur la formation et le recyclage pour des métiers en pénurie. En effet, aucun secteur ne compte plus de métiers en pénurie que la construction. C'est pourquoi il est recommandé que toute personne suivant une formation pour un métier en pénurie conserve ses allocations pendant toute la durée de la formation. 

La fédération de la construction est consciente qu’elle peut également jouer un énorme rôle pour attirer des jeunes (et moins jeunes) talents dans le secteur. C’est l’objectif, par exemple, de notre campagne décennale « Nous construisons demain », présente sur les festivals, les réseaux sociaux ou même dans des jeux vidéo, comme Minecraft. « Même si vous n’avez aucune expérience dans le secteur, vous êtes le bienvenu », insiste Niko Demeester. « La construction forme ses travailleurs elle-même. Tout ce qu’elle demande, c’est suffisamment de motivation et d’éthique de travail. » 

La construction et l’installation se numérise à un rythme sans précédent. L’époque où l’on pouvait nous résumer qu’à de la brique et du béton est bien derrière nous. L’IA, les drones, la réalité virtuelle et l’impression 3D sont omniprésents. Ces technologies permettent de rendre le travail sur chantier plus efficace, plus facile, plus sûr et plus propre. Ce sont ici des atouts qu’Embuild a dans sa manche, sans oublier le fait que de plus en plus d’emplois dans la construction sont des emplois de « back-office », citons le planning, l’administration, la vente, le marketing, la communication ou le conseil juridique, par exemple. Bref, les profils recherchés sont désormais très variés. 

Les entreprises de construction et d’installation essaient de pallier l’actuelle pénurie de personnel tout d’abord en sous-traitant à des entreprises belges (38 %) ou étrangères (30 %), même si elles ne sont également pas simples à trouver. Plus grave encore, 22 % des entreprises commencent leurs chantiers en retard et 14 % d’entre elles limitent leurs offres, car elles ne pourront pas terminer le travail à cause de ce manque de personnel. « S'ils disposaient de plus de main-d'œuvre, ce ne serait pas le cas. En d'autres termes, la pénurie sur le marché du travail signifie que les travaux de construction sont retardés ou ne sont pas réalisés du tout, ce qui se ressent sur les revenus », explique Niko Demeester, administrateur délégué d'Embuild.