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La construction et la rénovation de logements continuent à chuter en 2024

Bouwplaats met huizen in opbouw.

La fin de la TVA à 6 % sur la vente de projets de démolition-reconstruction entraîne de lourdes conséquences

 

L’année 2024 s’annonce difficile de nouveau pour le secteur de la construction dans notre pays. Presque 6 entreprises de construction et d'installation sur 10 voient le nombre de demandes de potentiels clients baisser, selon la dernière enquête conjoncturelle d'Embuild, la fédération de la construction. 15 % des entreprises de construction craignent de devoir licencier. La construction et la rénovation de logements continuent à avoir des difficultés, et cette situation est encore compliquée par la suppression de la TVA à 6 % pour les ventes de projets de démolition-reconstruction depuis le début de cette année. « Cette situation mènera à des problèmes de rentabilité et à une baisse des projets de construction, alors que nous avons besoin de l'inverse pour remédier à la pénurie de logements », déplore Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild.

La construction était déjà en difficulté en 2023, et 2024 ne promet malheureusement guère d'amélioration, selon la première enquête conjoncturelle d’Embuild de cette année. 57 % des entreprises de construction et d’installation remarquent une baisse du nombre des nouveaux contacts intéressés depuis le dernier trimestre de l’année 2023, 24 % remarquent même une forte baisse. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, 15 % des entreprises de construction et d’installation s’attendent à devoir licencier un ou plusieurs collaborateurs ; 1 entreprise sur 3 essaie cependant de garder son personnel malgré la conjoncture difficile. Dans notre pays, la construction compte 134 000 entreprises, et emploie 210 000 travailleurs.

La construction et la rénovation de logements connaissent de nouveau des difficultés en 2024. Seulement 17 % des entreprises de construction de logements s’attendent à une amélioration cette année, tandis que 42 % s’attendent à une aggravation, et 10 % à une grosse aggravation de la situation. La rénovation de logements connaît les mêmes difficultés : 20 % des entreprises s’attendent à une amélioration cette année, 32 % pensent que l’année 2024 sera mauvaise, et 6 % pensent qu’elle sera très mauvaise. Ainsi, même si les taux hypothécaires se stabilisent, la demande des consommateurs pour investir dans la construction et la rénovation de logements reste faible. Néanmoins, la pénurie de logements est importante et il est urgent de rendre notre parc de logements vétuste plus durable.

Niko Demeester, CEO d'Embuild explique : « Nous ne reviendrons pas à la situation d’avant 2022, lorsqu’emprunter de l'argent était presque gratuit, avec des taux d’intérêt extrêmement faibles. Il ne sert donc à rien d’attendre que les taux d’intérêt baissent. En même temps, les revenus des ménages continuent d’augmenter. Cela offre la sécurité nécessaire pour les options de remboursement. De plus, les prix de l’immobilier n’augmentent plus aussi rapidement qu’auparavant. Dans un marché immobilier en perte de vitesse, il est de nouveau possible d’acheter des maisons ou des terrains à bâtir à un prix correct. Le temps de la flambée des prix des matériaux de construction est également derrière nous. En d’autres termes, les étoiles s’alignent pour investir dans le bâtiment et la rénovation. »

Les logements abordables et durables constituent l’un de nos principaux objectifs pour les prochaines élections, tant pour le consommateur que pour le secteur. Ainsi, il est contre-productif que les projets de vente pour les démolitions-reconstructions ne puissent plus bénéficier à 6 % de TVA. « Le gouvernement doit revenir sur sa décision de maintenir le taux de TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions uniquement pour les projets particuliers à partir de 2024. En effet, les grands projets sont nécessaires pour l’extension et la rénovation de notre parc de logements très vétuste. Les démolitions-reconstructions individuelles sont positives, mais elles sont loin d’être suffisantes pour répondre aux défis climatiques et démographiques », insiste l'Administrateur délégué d’Embuild.

Les entreprises de construction et d’installation remarquent déjà l’impact de la suppression de cette mesure fiscale pour la vente des projets de démolitions-reconstructions :

  • 60 % s'attendent à une diminution des projets initiés par des promoteurs.
  • 60 % s’attendent à des problèmes de rentabilité pour les projets de démolition-reconstruction en cours, puisqu'une partie (importante) devra encore être vendue après 2024 (et donc à 21 % de TVA).
  • 57 % craignent que l'expansion résidentielle dans les centres-villes soit freinée.
  • 47 % craignent que cela n'entraîne une nouvelle hausse des prix des terrains à bâtir.