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Le secteur de la construction et de l’installation perd plus d’un million de jours de travail au premier semestre 2024 en raison des fortes pluies

Blauwe bouwhelm met regendruppels.

Durant le premier semestre de cette année, nous avons noté 1 023 860 jours d’intempéries dans le secteur de la construction et de l’installation, soit 5 % du total de nombre de journées de travail. C'est un tiers de plus qu'au premier semestre 2023 et plus du double qu'au premier semestre 2022. Il n’est donc pas surprenant que sept entreprises de construction et d’installation sur dix soient toujours confrontées à des retards, et ce malgré le temps généralement clément des dernières semaines. Selon une étude d’Embuild, la moitié des entreprises qui ont connu des retards ont également accumulé un arriéré de plus d’un mois. « Pour presque quatre entreprises sur dix dans notre secteur, il n’y a pas d’autre choix que de prolonger les délais de livraison », explique Niko Demeester, CEO d’Embuild. « Compte tenu des pluies record que nous avons connues depuis octobre 2023, nous demandons à nos clients de bien vouloir faire preuve de compréhension. »

Nous avons connu des pluies record dans notre pays depuis octobre 2023. Selon les données de l’IRM, les dix derniers mois (entre le 1er octobre 2023 et le 31 juillet 2024), il a plu 986 litres par mètre carré. C'est beaucoup plus de pluie que ce qui tombe habituellement en une année entière (837 litres de précipitations par mètre carré). Le secteur de la construction et de l'installation en a beaucoup souffert. En raison de cette météo humide persistante, les briques adhérent moins bien aux travaux de maçonnerie, qui eux sèchent beaucoup moins facilement. Ces derniers mois, il a également été difficile d'assécher les fosses de construction, nécessaires à la réalisation des fondations d'un chantier. En outre, un chantier de construction devient plus dangereux et beaucoup plus difficile à parcourir pour les travailleurs et les machines de toutes sortes, entre autres à cause des chemins boueux causés pour ces fortes pluies.

S’il n’est pas possible de poursuivre les travaux, les entreprises de construction et d’installation n’ont d’autre choix que de placer leurs ouvriers en chômage temporaire pour cause d’intempéries. Ils reçoivent alors des allocations de chômage à la place de leur salaire, complétées par des compléments du fonds de sécurité d'existence et de l'employeur. Ainsi, en fonction de leur situation familiale, ils conservent environ 60 à 75 % de leur salaire moyen.

Les précipitations record ont entraîné des chiffres de retard records dus au chômage technique pour cause d’intempéries. En 2024, nous avons décompté plus d’un million de jours d’intempéries dans la construction durant le premier semestre, soit beaucoup plus qu’au cours de la même période en 2023 (+34 %), en 2022 (+117 %), en 2021 (+8,5 %) et en 2020 (+63 %).

Selon une étude d’Embuild, à laquelle 239 entreprises de construction et d’installation ont participé, 69 % des entreprises sont encore confrontées à des retards causés par les fortes pluies depuis octobre 2023. Toutefois, depuis la fin des congés du bâtiment (fin juillet-début août), le temps est généralement clément. Plus de la moitié des entreprises confrontées à des retards dus à la pluie (52 %) ont vu leur retard augmenter de plus d'un mois, 2,4 % même avec un retard de plus de six mois.

Pour 38 % des entreprises de construction et d'installation confrontées à des retards dus à la pluie, elles n’ont d’autre choix que de repousser les délais de livraison. « Nous comprenons que cette situation n'est pas idéale pour les clients, mais nous espérons qu'ils se rendront compte qu'il s'agit vraiment d'une situation exceptionnelle. Les chiffres de l’IRM parlent d’eux-mêmes », assure Niko Demeester, CEO d’Embuild. « Nous trouvons donc inappropriés de donner des amendes pour retards de livraison ».

Selon l’étude, 33 % des entreprises de construction essaient encore d’engager des sous-traitants pour combler ces retards, même s’il n’est pas facile d’en trouver. 13 % des entreprises laissent leurs travailleurs faire plus d’heures supplémentaires afin de résorber les retards dans la mesure du possible.